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Argentine

 

Du

Samedi

14/01/06

Au

Dimanche

22/01/06

 

 

Nous voici de retour à Buenos aires, fatigués mais extra ravis de continuer enfin notre rêve. Le voyage ne s'est pas trop mal passé. Nous avons couché les deux enfants par terre et Pascal m'a gentiment laissé les trois fauteuils pour que je puisse dormir couchée (lui le pauvre était en position assise).

Nous récupérons le camping car chez Mabel et Michel qui l'ont gardé en sécurité et sans qui nous ne pourrions pas repartir aussi simplement aujourd'hui. Un grand merci à eux et à leurs gentils enfants. Nous espérons les retrouver en France.

La panique, je l'avoue (pour moi) a été totale. Je me disais au plus profond de moi que c'était de l'inconscience de repartir.

Notre premier voyage était armé de deux hommes musclés capable de déplacer des montagnes et nous voilà aujourd'hui, avec un petit Pascal tout seul, obligé de tout gérer l'intégralité de notre trip : enfants, route, cuisine, ménage et en plus l'handicapée du premier. J'espère que nous allons vite trouver notre rythme de croisière et que surtout ma paresthésie va vite déguerpir avec sa copine madame sciatique.

A ce jour, ma place est dans la capucine. Elle est : ma salle de sport, mon lit, mon fauteuil de route, des fois ma table de salle à manger.... Je l'ai donc décoré comme une petite fille avec LA peluche de Big (qui me suit depuis l'opération) ainsi que la petite poupée chinois qui va avec. J'ai aussi installé la vache de Jérôme avec qui j'ai passé d'excellents moments durant les 100 jours de rééducation en France. QUELLE EXPÉRIENCE EXTRAORDINAIRE !! NOUS SOMMES RAVI ET TERRIBLEMENT ENRICHI !! QUE LA VIE EST BELLE !!

Le bonheur est total de pouvoir reprendre la route. Notre frigo est vide, nous sommes dimanche et le camion est sans dessus dessous, nous avons rapporté pour plus de 80 kg de bagages alors que nous avions tout sur place. Vin, puzzles (des chutes d'Iguaçu), cadeaux de noël des enfants et bien sûr, trois tonnes d'habits alors que nous avions déjà dit que nous étions partis avec trop de fringues.

Le début de ce nouveau voyage se déroule très bien. Le beau temps est avec nous et nous descendons tranquillement vers Ushuaia comme prévu avec quelques arrêts bien sympathiques (Pigue colonie aveyronnaise, Bahia Blanca, Carmen de Patagones, las grutas en famille).

repas avec les Carapates à Buenos Aires

(photo 2 visite de dulce de leche, photo 3 endroit paradisiaque, photo 4 famille de Pascal)

 

famille de Pascal  et délires sur la plage

 

Du

Lundi

23/01/06

Au

Dimanche

28/01/06

Au programme aujourd'hui : dépense de 35 pesos par personne (environ 6 euros ou encore 70 francs pour ceux qui parlent comme moi). Nous venons de rentrer sur la péninsule de Valdès : contrée plate et sans intérêt paysager au premier abord, aux routes poussiéreuses et super chaotiques (je passe mes journées à tousser dans mon lit en essayant de me caler comme je peux). Par  contre, après cet effort routier, ce lieu incontournable de l'Amérique du sud nous dévoile de nombreux endroits magiques. C'est  ici le paradis des pingouins, phoques et loups de mer qui sont un enchantement pour nous tous (d'autant plus que le parcours est truffé de sable : un grand régal pour les enfants, moins pour le papa qui conduit). (Bien sûr, si nous étions venus en temps voulu : novembre, nous aurions en plus vu le grand spectacle des baleines !!)

Nous passons nos soirées en bord de mer du petit village fort sympathique de Puerto Piramides, mais dépourvu de tout. (Cléo a fait pipi au lit : pas de lavanderia, pas d'eau pour mettre dans le camion, deux magasins alimentaires qui se battent en duel,  une tripotée de boutiques sympas mais pièges à touristes, des empanadas à des prix exorbitants, UN internet café à 5 pesos de l'heure (en général c'est 1 à 2 pesos) et des tours de bateaux pour aller voir les baleines quand il y en a.

          

Puerto piramides                   ossement de baleines                    Les éléphants de mer

Non ce n'est pas un montage ! Simplement la mise à l'eau des bateaux !

                           

                  Gaiman (casa de té)               Non ce n'est pas notre ccar       Le penseur (un peu cabossé de la tête)

Marché aux langoustines sur le port de Rawson

Maintenant que nous avons un peu plus avancé, nous conseillons à ceux qui ont du temps (et qui sont hors période de reproductions des baleines  : septembre à décembre), qui veulent dépenser moins d'argent, voir moins de monde, faire moins de piste et surtout approcher les animaux de plus près (il y en a moins par le nombre mais le spectacle est beaucoup plus joli et naturel qu'à Valdes), d'aller à la Punta Dos Baihas (au sud de Valdes : 10 pesos l'entrée. Indispensable : anti-moustiques ; il y en a des tonnes). En plus c'est l'aventure ! Il faut escalader les rochers pour y aller (rien d'extraordinaire puisque j'ai pu le faire). Pascal, égal à lui même, m'a tout de même demandé de lui rendre le nouvel appareil photo, au cas au je tomberai .... De plus, la route est truffée de guanacos et autres animaux qui gambadent tout autour de nous. Vraiment un endroit très authentique qui se découvre après les méandres d'une piste fort sympathique en bord de mer.

Punto tumbo et cabo dos Bahia (superbe)

Nous venons de faire plus de 300 km de pistes et 2 crevaisons d'affilée !! La loi de Murphy nous accompagne en ce début de voyage (Pour les techniciens, une roue en 16 pouces c'est 35 kg à déplacer et les 2 roues de secours sont sur le toit ! C'est que du bonheur ! ). Effectivement, nous avons déjà arraché la fenêtre de la salle de bain et le robinet de la cuisine fuit. C'est beau l'aventure !!

première crevaison, on voit très bien qu'il est ravi !!

 

Du

Lundi

30/01/06

Au

30/01/06

Houuuaah !

Nous sommes arrivés à Comodoro rivadavia, grande ville ou nous faisons le plein de tout : nous n'avions plus d'eau, depuis plusieurs kilomètres, Pascal avait déjà mis le bidon d'essence dans le réservoir et au menu, c'était plutôt pâtes et restes !

C'est aussi la ville qui fournit la quasi totalité du pétrole nécessaire à l'Argentine et le deuxième plus grand site d'éoliennes d'Amérique du Sud. Notre ccar parait rikiki à côté. Il fait pourtant trois mètres de haut !!

Bah !! il est pas si petit que ça !?!

Du

Mardi

31/01/06

Au

Samedi

4/2/6

Houuuuaah ! Aujourd'hui est un grand jour !! Tout d'abord nous avons vu un tatou (bon c'est vrai il était mort depuis peu mais  comme il y en a un qui nous a échappé hier, celui là au moins .....), puis ensuite nous en avons vu un autre (trois, vous suivez ??) qui lui ne nous a pas échappé, mais qui crapahuté drôlement. Les enfants l'ont touché, c'est comme les hérissons chez nous ça à plein de puces !!

                                                        

le tatou                                                             un Estéban tout neuf                                          oh hisse, allez poussez les enfants !

Ensuite, formidable Estéban accepte enfin qu'on lui coupe les cheveux. Nous avions tout essayé au niveau de nos arguments mais en vain il était catégorique : il garderait les cheveux longs. Nous lui lavons les cheveux tous les jours (il déteste ça) mais la longueur le démange tout de même avec la chaleur (heu excusez nous c'est vrai qu'il fait un peu froid chez vous !) et il m'a demandé de faire quelque chose pour lui. Houpi !! Enfin !!

Nous avons aussi fait un petit tour aux arbres pétrifiés. C'est indescriptible !!  Des arbres en pierre ! Les enfants n'en reviennent pas ! Nous non plus d'ailleurs.

Nous nous dirigeons en suite vers le parque Monte Léone, endroit vraiment magnifique même pas inscrit sur le guide que nous avons pris ! Nous sommes dans une réserve naturelle : libres, seuls. C'est féerique. Lorsque la marée est basse, se découvre une grotte extraordinaire ou nous pouvons découvrir ce qu'est l'écho o o o. Son plafond est ouvert au ciel et nous laisse une lumière invraisemblable. Nous y passons l'une des nuits les plus extraordinaire depuis le début du voyage, après une journée bien remplie. Nous avons fait ce matin un tour de bateau et avons navigué à coté de petits dauphins noirs et blancs ayant un sens de la provocation extraordinaire : ils passent sous le bateau, sautent dans le sens opposé à nos appareils photos ...

Parc de Monte Leone

Puerto San Julian

mais où sont les pingouins ??                                                         

 

Nous reprenons le ccar au matin pour continuer notre route vers Ushuaia qui est encore à plus de 600 km. Nous descendons jusqu'à Rio Gallegos ou nous y resterons 24h pour attendre le couple des Moreau avec qui nous passons un repas fort sympathique (ce sont des gens de Niort que Pascal à rencontré sur internet avec qui il était resté en contact).

La ville en elle même n'a absolument aucun intérêt voire même me dégoûte, tant son aspect général ressemble  à une poubelle ambulante (il y a tellement de vent que rien ne reste en place : forcément, même pas les poubelles !). Nous n'y tarderons donc pas et reprenons la route dès la fin du repas.

 

Du

Dimanche

5/2/6

Au

Lundi

6/2/6

Aujourd'hui nous avons une chance extraordinaire, nous passons la journée dans le ccar pour avancer un peu et les enfants sont supers ! Sur notre route rien d'extraordinaire à voir. Pour la première fois depuis le re-départ, je prends avec beaucoup d'excitation le volant. La route est terrrrriiiiblement mauvaise et les seules rencontres que nous y faisons sont les pierres qui s'entrechoquent sous le camion (au grand traumatisme de nos oreilles) et les douaniers. Effectivement, en une journée nous passons au Chili : 1h d'attente le temps d'effectuer tous les papier, plus la visite charmante d'un inspecteur sanitaire qui ne trouve rien de mieux que nous piquer la demi-douzaine d'oeufs que nous avons acheté la veille (les boules). Nous prenons une petite barque pour traverser le début du bout du monde : près de 30 €, pour finalement, après encore 90 km de piste monstrueuse retourner en Argentine (encore 1h pour faire tous les papiers).

Du coté argentin, ouf !  tout est goudronné !! nous continuons notre route (puisque les enfants sont en forme pour rouler) et voyons un petit bord de mer qui nous parait fort sympathique pour passer la nuit. Nous avançons sur la piste et Oh bonheur !! (il est 20h) nous nous enlisons !! hi hi ! nous sommes plutôt décontracté, les enfants s'amusent à aller chercher les pierres qui vont nous sortir de là, papa s'amuse avec le cric et maman rapporte les vraies grosses pierres qui supporterons le camion. Nous nous sortons évidement d'affaire et finalement dormirons dans un petit coin tranquille de village un peu plus loin (le bord de mer ce sera pour plus tard ! là il est trop tard )

En continuant notre chemin nous arrivons dans le petit village de Tolhuin qui va retarder d'au moins 24 h notre arrivée à Ushuaia. Nous y découvrons tout d'abord une super panaderia qui en plus de faire de supers empanadas nous fait visiter la "mini entreprise". Au programme : hygiène et compagnie !! Une petite cour intérieure abrite quelques oiseaux et autres poules, ainsi qu'un castor qui à accès direct à l'intérieur de la boulangerie et se nourrit régulièrement de pâte à gâteau. Le "guide" nous explique comment il font les sandwichs (voir photo) : nous sommes dégoûtés, mais achèterons tout de même notre pain et d'autres gourmandises là. Nous ne sommes plus à un microbe près !!

                                                    Rio Gallegos                              Boulangerie de Tolhuin

En contrebas du village il y a un immense lac qui nous permettra de laisser jouer les enfants et nous reposer de la route d'hier. Ce matin nous nous sommes levés à 12h (enfants y compris). Nous ne sommes plus qu'à 100 km du bout du monde et avons 7 jours de retard sur notre planning, mais qu'est ce qu'on s'en fout !! Désormais, les paysages ont délaissé la monotonie du désert pour laisser place à un décor de plus en plus vallonné et vert. On s'approche d'Ushuaia et de la fin de la cordillère des andes.

Du

Mardi

7/2/6

Au

lundi

13/2/6

 

 

Il n'est peut-être pas raisonnable que toi, travailleur, tu lises ce passage !!

Nous voici arrivés au Paradis et qui plus est le bout du monde. Nous sommes entourés d'une très riche faune qui ne demande qu'à venir se faire prendre en photo, dans un décor absolument luxurieux et émerveillant.

grand soleil à                   première promenade au            grand froid du bout

l'arrivée à Ushuaia               bout du monde                                du chemin 3

Après une bref passage à l'office du tourisme qui nous annonçait trois jours de pluie, nous décidons tout de même de rentrer dans le parc national "Tierra del Fuego" vers 17h. Après 8km de piste dans le parc (mais 12 d'Ushuaia) nous arrivons sur une petite presqu'île où il est permis de camper en sauvage. Lorsque nous posons nos pieds par terre nous avons l'impression que nous sommes sur une aire de jeu pour tout petit c'est extra ! L'endroit est aménagé, nous nous positionnons donc, malgré nous (:o)) à coté d'un barbecue, au ras de la rivière entre 4 oies et une vingtaine de lapins. Nous nous servons un apéro pendant que nous regardons notre cote de boeuf griller doucement. Nous y sommes, c'est la souffrance extrême  ! (enfin pour toi qui viens de lire ( je te l'avais dit !!))

regardez bien, il y a la rivière !! (et le camion est tout propre)

Notre frigo est plein et notre ticket d'entrée au parc nous laisse l'autorisation d'y rester pendant 48h. Nous sommes réveillés par l'excitation due à la vision d'un rayon de soleil. Aujourd'hui, il faut en profiter, la journée va être radieuse !!

Nous allons tout d'abord vers une "castorera" où malheureusement nous n'en verrons même pas la queue d'un.

Nous nous infiltrons dans quelques chemins en ccar et après le repas nous nous équipons pour partir à l'aventure. Les garçons sont terriblement fier de porter leur sac à dos de randonneur. Chacun porte son eau, un coupe vent et bien sûr un paquet de gâteau. La balade doit durer en tout et pour tout une heure et le panneau indique "facile" : tout est pour le mieux... Une heure et demi plus loin, nous arrivons à peine au point de vue (prévue à 45 minute). Nous décidons, sous un spectacle extraordinaire de dévorer nos paquets de biscuits : fraise pour Estéban, chocolat pour Cléo. Impossible de voir une balise pour la suite de la balade : les enfants sont déjà sur les rotules car nous n'avons fait que monter. Nous improvisons donc une descente avec le flair naturel de maman et le sens de l'orientation de papa on devrait s'en sortir. Pour être une aventure, là nous y rentrons en plein. Nous voici avec nos cocos complètement KO que nous remontons à bloc, dans un lieu totalement inconnu et des plus risqués puisque la descente est terriblement abrupte et que le terrain est horriblement meuble. La moitié de la forêt est à terre et nous sommes obligés d'escalader les arbres enchevêtrés pour nous frayer un passage. Après deux heures de marche, nous arrivons enfin sur la route, où Pascal m'abandonne avec les enfants pour aller chercher en courant (oui mesdames) le ccar. Notre pif nous à une fois de plus bien servi, en 5 minutes Pascal revient.

des héros                 une castorera (ils dévorent TOUT)              tjrs des héros

Nous rentrons au campement de la veille (toujours aussi paradisiaque avec en prime le soleil radieux). Les garçons vont chercher du bois pendant que je fait cuire ces fameuses courgettes rondes que nous adorons tant. Ensuite, pendant que les garçons vont voir une petite cascade (il ne sont toujours pas fatigués!) je prépare le feu et comme nous sommes juste en bord de rivière, j'en profite pour laver le camion.

Soirée hyper calme, nous douchons les garçons, passons à table et là, plus une mouche ne vole, nous couchons les monstres qui en une demi seconde s'endorment pour une longue nuit de plus de 12h : il est 21h.

Tristement nous nous réveillons avec de gros nuages et décidons de faire une journée ménage et surtout : boucher tous les trous susceptibles de laisser passer cette p.....n de poussière qui nous empoisonne la vie. Ayant de l'eau à gogo, nous lavons le camion de fond en comble et enlevons des kilos de bouillasse. Pendant ce temps les enfants ont quartier libre et partent à l'aventure avec leurs vélos et reviennent avec la carcasse d'un animal crevé et dévoré depuis plusieurs jours apparemment et me supplient de le garder dans le camion. La réponse est catégorique, même pour leur apprendre les ossements, je ne veux pas de cette "rougne" dans ma maison !!

avant                       après

Nous retournons sous une terrible pluie à Ushuaia et allons manger au restaurant où les trois gars ont pris des plats totalement quelconques alors que je m'autorise une spécialité du coin qui est le crabe (enfin faut voir la taille !) : un super extra régal. Les garçons se mordent les doigts de ne pas avoir pris la même chose que moi.

ne bouge pas je viens te manger demain hi hi !

Nous irons dormir à coté du glacier Martial où pour la première fois les bonhommes partirons au petit matin avec un super soleil, sans moi, pour que je me remette de notre super rando de plus de trois heures d'avant hier.

Après cette super rando qui, finalement, à duré beaucoup plus longtemps que prévue (3h30 environ bravo les enfants !), nous sommes bien décidés à partir d'Ushuaia, mais retournons tout de même dans les pièges à touristes pour finir d'acheter quelques souvenirs.

Sur la route, lors de notre départ, nous croisons les Carapates (couples avec ses trois enfants que nous avions déjà rencontré à Buenos Aires). Demi-tour, rigolade au bord de la route. Finalement nous décidons de revenir sur Ushuaia et passer la soirée ensemble au camping. Nous nous sommes couchés à 5h du matin : c'était pas joli à voir !! Pourtant, Laurent (le papa) étant prof de musique, accompagné de sa guitare, nous a fait, avec les enfants, un spectacle délirant. Nous avons réellement passé une super soirée.

                

                                 Retrouvailles des garçons                        Petit boeuf                               Petit Dej

Au petit matin, 12h, nous avons déjeuné tous ensemble et sommes partis chacun de notre coté avec l'excitation de se retrouver très prochainement.

Du

13/02/06

Au

18/02/06

 

Les quelques jours qui suivent sont beaucoup plus calmes mais très riches en rencontres. Nous avons passé notamment la nuit dans une estancia gavée de renards et de chevaux en liberté. Puis nous avons ensuite beaucoup roulé pour pouvoir rentrer au Chili et reprendre le bateau pour la petite traversée du détroit de Magellan (que nous prendrons à 1H30 du matin, après avoir fait 450km de piste et une crevaison de nuit : un régal, Pascal est sur les rotules !!).

Nous sommes le 13 février et aujourd'hui je ne suis plus handicapée, c'est comme ça, ne me demandez pas pourquoi ! Nous continuons toujours à rouler et sortons de la route principale pour aller vers Rio Verde où nous passerons la nuit. Au petit matin (nous avons couché les enfants à 21h et sommes obligés de les réveiller à 10h !) nous avons la chance d'assister dans le village au marquage et la coupe des queues des moutons d'une estancia qui compte tout de même 10000 têtes.

Nous reprenons encore et encore la route. Nous voilà partis pour 3000 km de piste (environ) avec une seule roue de secours car nous ne trouverons pas chaussure à notre pied (c'est le cas de le dire). La roue en plus d'être crevée est complètement foutue. Espérons que nous ne crèverons pas deux fois d'affilé ! Lors de notre pause repas, Pascal en profite pour faire du bricolage sous le camion et réparer la vanne de vidange des eaux usées. Il est prévu que nous nous arrêtions un peu plus longuement plus tard car notre cumulus ne marche plus (c'est embêtant pour la douche !!)

Nous montons vers Calafate où un super glacier nous attend : le Perito Moreno.

Au fait, je ne sais pas si vous avez remarqué, mais chaque fois que vous avez de nouvelles chose à lire, nous changeons la page de garde (si c'est toujours la même, pas de changement !!).

Comme nous aimons cela, nous roulons encore et encore sur de la piste et avons le bonheur de nous tromper de route. Une personne locale nous dit de faire demi tour, ou, si nous savons bien conduire, de passer par la première route à gauche (évidemment, nous ne retournerons pas sur la nationale !!) Nous vivons alors notre première grande et vraie frayeur depuis le début de l'aventure. A la fin fin du sentier (des plus chaotique !!) nous voilà face à un énorme trou sur la chaussée. Nous n'avons pas envie de faire demi tour, impossible de faire passer le trou entre les deux roues, plus qu'une solution : utiliser les planches déposées là (elle font pile la largeur de la roue) et tenter de s'en faire un pont. Mon coeur ne va pas tenir le coup. J'ai tout de même le courage de prendre l'appareil photo et de dire à Pascal : c'est de la folie, si le camion tombe, on est vraiment dans la m...e (excusez l'impression !)

Après notre petite sueur, nous avons visité une grotte ou le plus gros rongeur du monde à été trouvé, le Milodon. Un seul exemplaire au monde a été trouvé à cet endroit.

Sur notre montée nous nous arrêtons au parc national du "Torres del Paine" qui n'est pas des plus facile d'accès (la piste nous rappelle étrangement les routes Boliviennes voir pire). Par contre, à notre arrivée : un régal pour les yeux. Montagnes enneigées, lacs à gogo. Notre attention se porte tout particulièrement sur deux tours blanches ayant leur sommet d'un bordeaux surprenant : les tours du Paine. Nous dormirons encore une fois en camping sauvage, très agréable mais fortement venté.

Dans le parc de nombreuses balades sont à faire. Selon le temps (qui est très changeant, très rapidement mais toujours couvert) la nature nous offre des couleurs d'eaux indescriptibles (nous ne sommes pas d'accord pour la couleur, bleue, vert ??). Même si nous sommes passés aux chutes d'Iguaçu, nous en trouvons ici quelques une fort sympathique. Tout au bout il y a un glacier (accessible par une piste exécrable de 18 km), le glacier Grey.

Comme nous y arriverons vers 18h et que le temps n'est pas au beau fixe, Pascal se chargera de la réparation du cumulus, pendant que nous regarderons avec les enfants dans la capucine (pour pas déranger les gens qui travaillent !) pour la première fois "Obélix et Astérix" . Papa n'ayant pas terminé sa réparation, nous partons sur un sentier où nous tomberons nez à nez avec des superbes et énormes glaçons. Nous jouerons pendant 1h sur le sable et rentrerons au  camion juste après car il est déjà 20h30 et demain nous attend la grande balade pour voir le glacier. Au petit matin, petite préparation pour le départ. Objets indispensable : une poche pour prendre du sable (nous faisons une collection de tous les sables que nous trouvons en Amérique du Sud, les sacs, la gourde et bien sûr, notre super poisson bleu pour prendre la température de l'eau !! Notre promenade commence par un super pont d'aventure, où Cléo ne se sent absolument pas rassuré (sa mère non plus) et un chemin sympa dans la forêt. Nous arrivons ensuite sur la plage où déjà nous pouvons voir quelques icebergs. Pour en voir plus, de plus près et même les toucher, nous devrons parcourir une longue langue de sable grossier qui n'est un régal ni pour la mère, ni pour les enfants, ni pour le père qui se tarte les deux mouflons ! Quel régal pour les yeux. Il nous tarde vraiment d'arriver au Perito Moreno : cela nous met l'eau à la bouche pour la suite.

Tout le monde rentre au camion et en avant la piste pour des heures, nous ne nous arrêterons qu'après avoir passé la frontière. Nous couchons les enfants et passons notre soirée couchés devant le cumulus (on vous l'avait dit c'est une histoire romantique !!) qui est à nouveau en panne et que nous tentons ce coup ci de réparer sans le démonter. Ce sera un échec, nous dormirons donc sans chauffage cette nuit. Glaaaaaglaaaaa (il fait 1° dehors)

En ce moment, pour faire une petite parenthèse, nous sommes en pleine discussion politique avec les enfants. Nous écoutons en boucle diverses chansons (que nous vous conseillons : le monde animal de Tryo, en tête à tête de M (j'adore ce type !), Indochine, une fois pour toute de Sol en Si, l'indécision de Da Silva ......... et plein d'autres) dont fils de France de Saez ! Écoutez la et vous verrez qu'en plus de faire de la politique, nous faisons de l'histoire car évidement nous ne pouvons nous empêcher de faire des allusions à la seconde guerre mondiale. Nous trouvons amusant de leur expliquer que "Non, les allemands qui dorment à coté de nous ce soir ne vont pas nous tuer !"    ........... parenthèse fermée.

Du

19/02/06

Au

26/02/06

 

De retour pour l'Argentine, nous nous dirigeons vers El Calafate, ville terriblement touristique, aux prix flambants.

Après une petite virée au cyber, nous apprenons que nos amis les Carapates sont dans le coin. Nous irons donc une nuit au camping avec eux (le cumulus ne marche pas encore ce soir !!). Nous profiterons de tous les avantages de ce dernier (douches chaudes, eau, électricité, jeux pour enfants, etc...) et irons passer les 24 h suivantes dans un site sauvage à proximité, sous un soleil radieux, avec des pioupious partout (5), des grillades, des jeux d'enfants dans la nature avec une idée d'invention de cabane dans les arbres de Thibault, une soirée crêpes, de l'alcool et de la joie. Sarah, la maman, me dit : "Voilà, c'est comme cela que j'imaginai la vie !!". Pas faux !! C'est que du bonheur ! C'est simple... La vie, quoi !!

Retrouvailles avec les Carapates.

Prêts à partir à 5h du matin pour profiter du lever du soleil, nous nous couchons, raisonnablement, à 1h30. Réveil activé, nous entendons la pluie et décidons de ne pas nous lever (nous ne sommes pas à 24h !)

Nous flânons toute la journée dans El Calafate. Cléo nous fait la honte de notre vie  : dans la ville, en plein milieu d'un lieu touristique où avait été reproduit une rivière, Monsieur faisant l'aventure sur les cailloux de cette dernière, s'arrête net, baisse son pantalon, et tel un arc en pleine nature il s'exécute ; impossible de l'arrêter, nous optons pour la solution du "non non, il est pas à nous !". Nous prenons la route vers 1h du matin pour aller se placer au pied du glacier Perito Moreno même si c'est interdit de camper dans le parc. Malgré la nuit noire, nous essayons de nous placer au mieux pour la vue du soleil levant sur le glacier (seul Pascal eu le courage de se lever !). Nous avons réveillé les enfants un à un et les avons mis à leur place pour le petit déjeuner. Impossible de décrire leur tête !! Même les photos ne font pas ressortir leur étonnement ! C'est extraordinaire de voir leur réaction !! Ils sont émerveillés, nous aussi !! (nous nous sommes dégotés un emplacement qui fera pâlir les gens TOUTE la journée : nous avons la grande baie vitrée face au glacier).

Les enfants ont été terriblement excités par les promenades guidées par Pascal (qui ayant passé sa matinée à droper de part et d'autre pour photographier sous toutes les coutures la majesté qui se présentait à lui, connaissait l'endroit sur le bout de doigts) et émerveillés par les bruits et gargouillis qui sortent du ventre de ce terrible monstre. Nous l'avons fixé des heures durant dans l'espoir de voir se déchirer quelques morceaux de glace. Nous serons largement récompensés et gardons certes de jolis films mais surtout des flashs plein les yeux. La paroi fait plus de 60 mètres de haut et lorsqu'un morceau se détache, il y a tout d'abord un grondement terrible lors de son fracas dans l'eau puis une gerbe monumentale qui dépasse la hauteur du glacier. C'est vraiment impressionnant. Cet endroit est le lieu le plus magique que nous n'ayons jamais vu ! Il est largement sur le podium des endroits les plus magnifiques du l'Amérique du Sud et même du monde (nous n'oublions pas les chutes d'Iguaçu !) Que la nature est belle et surprenante !!

Vous pouvez même pas vous rendre compte !!

Nous attendrons 22h pour partir de ce lieu magique. Difficile de ne pas y rester une journée de plus mais nous voulons avancer un peu, nous n'avons pas roulé depuis longtemps et la piste nous manque ;o) !!

Nous avancerons donc jusqu'à El Chalten, le temple du trekking en argentine. Petit village en grande croissance, où rien ne manque mais à quel prix ! Nous ne ferons évidemment pas de longues balades, mais avons la chance de pouvoir photographier le "Fitz Roy" sans nuage (c'est exceptionnel !! d'habitude il a toujours le chapeau sur la tête et rares sont ceux qui le voient découvert) après une baladounette de tout de même 4h ............. nous sommes sur les rotules. Mais prenons le temps tout de même d'aller nous faire une petite aventure vers la cascade "Chorrillo" : les enfants sont ravis et n'arrêtent pas de boire l'eau pure qui coule dans la rivière (enfin, pure jusqu'à ce que Cléo tombe dans l'eau hi hi ).

Des aventuriers

Des héros, le Filz Roy

Souvenir de vacances ...

Aujourd'hui, journée mémorable : 25/02/06. Pascal est à l'honneur. Il commence sa journée en ayant perdu une chaussette :  rien de grave, mais nous le saurons pour la prochaine fois, c'est un mauvais présage.

Quoi de plus excitant que de réparer un cumulus pour continuer ? Pour cela, indispensable d'aller chercher; sous la pluie, quelques outils dans le "garage" (sous du lit de Cléo). Nous mangeons et couchons Cléo pour rouler un peu sur la piste 23 qui doit nous mener à un lac. Pendant le trajet, sans que nous nous en rendions compte (avec les vibrations et parce que Pascal avait oublié de bien fermer) la porte de la soute s'ouvre (Cléo aurait pu tomber à n'importe quel moment, je déteste Pascal !!). Heureusement un couple de Belges rencontré la veille, retient notre attention et nous arrêtons le camion. Je m'aperçois du drame et remonte comme il se doit les brettelles du coupable : bilan, plus de pyjama ni de sur pyjama. Et enfin, le clou du spectacle, lors d'une montée un peu rude, nous devons nous y reprendre à deux fois. En reculant pour prendre son élan, Pascal fixe largement plus le rétro droit que le rétro gauche. Pas de bol pour nous il y a un ravin à gauche et la roue arrière est clairement dans le trou et le camion est posé sur le chassie. Nous nous rendons compte de la gravité de la situation (Pascal en a encore les jambes qui tremblent, moi personnellement, je sais que quand Pascal est là, je ne risque rien : c'est mon porte bonheur depuis 11 ans déjà donc pas d'inquiétude de mon coté) et évacuons rapidement les deux enfants. Si le camion tombe, qu'il tombe sans eux !! Une seule solution, attendre un 4x4, qui, une minute plus tard, pointe le bout de son nez. Un tour de corde et nous sommes sauvés, mais PJ vert de rage. Il pleut toujours mais allons tout de même jusqu'au bout  du chemin. Pour nous remettre de nos émotion, nous goûtons et Pascal en ouvrant le frigo explose un yaourt par terre (on est plus à une bêtise prêt !). Au bout du chemin les garçons partent en ballade, ils reviennent au bout de dix minutes, il n'y a rien à voir et en plus il pleut beaucoup trop. Pascal et sa bonne foie légendaire lors de notre retour essaie de me remettre la faute dessus. Voyant qu'il s'enfonçait encore plus (heureusement pas dans le trou) il arrête rapidement et moi, bidonnée, je monte dans la capucine pour raconter tout ça. Nous ne profiterons absolument pas de cette journée exécrable mais pouvons bien rigoler maintenant. Nous avons tout de même terminé la soirée à boire dans un petit bar, bien sympa !

Il nous faut bien un petit remontant !?! Non ?

Y'en a marre de ce cumulus. RAAAAAAAAAAAAA!!!!!!!! (Enfin avec les réparations de Pascal, nous pouvons nous doucher au moins un jour sur deux, mais il commence à en avoir marre de le démonter. Nous pensons que le problème vient de la qualité du gaz, qui bouche un tuyau, c'est très pénible et fastidieux, même si maintenant pj maîtrise la chose !!)

Du

27/02/06

au

02/03/06

Nous reprenons la route en empruntons la fameuse ruta 40 : Que de médisance sur cette excellente piste !! Nous ne regrettons pas notre choix même s'il est vrai que le paysage n'est pas des plus varié (il reste riche en nandous)

Nous montons à la cueva de las manos (attention, le site est maintenant payant ! 15 pesos)

Tout casse un par un dans le camion, nous n'avons que très rarement de l'eau chaude, évidemment jamais plus de chauffage, la centrale électrique est en train de nous lâcher (ce qui sous entend que nous allons puiser l'eau à source et nous éclairer à la bougie), nous n'avons plus de poste mp3 donc plus de musique car nous ne pouvons pas écouter de cd sur les pistes et impossible de capter la musique locale, les roues sont toutes Ko même celles de secours (personne n'a la taille de nos pneus), le réservoir des eaux usées est percé, le pare choc arrière se dévisse et à cela s'ajoutent des petits incidents comme : le thermomètre qui ne marche pas à l'avant, les façades des placards qui commencent à avoir des traces de frottement, le Cléo qui n'arrête pas de se rater quand il fait pipi, Pascal passe ses journées à faire "Roger le routier", réparer ce qui ne marche pas, faire la baby-sitter et le cuisinier laveur d'assiettes (et supporter sa femme), la vie est de plus en plus chère et nous explosons notre budget (en plus pour manger des trucs peu variés voire périmés) et surtout, après le Périto Moreno, nous trouvons tout fade et sans intérêt. En plus, le pire, c'est que l'épée de Zorro est cassée alors là c'est la fin des haricots !

Nous pouvons dire que nous sommes dans une phase un peu tristounette de notre voyage. Mais il fait beau.

Pour faire un petit break et "recharger les batteries", nous regarderons tout à bord "les bronzés font du ski" et passerons 2 jours à Périto Moreno (la ville) pour faire quelques unes des réparations. La ville n'a aucun intérêt et de plus elle est très mal fournie en tout et très chère. Nous avons du mal à remplir notre frigo, l'internet café du village rame, impossible de trouver des pneus à notre convenance. Nous repartirons le jeudi 2 mars avec une nouvelle roue de secours (taille "bancale" mais neuve !), le réservoir des eaux usées réparé et protégé par du pneu (idée fort maligne d'une personne croisée sur place), le pare choc arrière réparé, le poste musical changé, le linge fait, les gosses propres comme un sou neuf et nous pareil (ça va pas durer!).

Nous ne tarderons pas à aller nous enliser plus loin (pour la troisième fois) dans un pierrier près d'un immense lac où nous avons déjeuner. Nous sommes prêts à passer la frontière pour passer au Chili.

 

La suite sur le carnet 5 - Chili

 

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